- MEIR (G.)
- MEIR (G.)MEIR GOLDA MYERSON née MABOVITZ ou MABOVITCH dite GOLDA (1898-1978)Née à Kiev (Ukraine), Golda Mabovitch émigre aux États-Unis avec sa famille en 1906; celle-ci s’établit à Milwaukee, où l’enfant suit l’enseignement du Teacher’s Seminary. Devenue professeur, elle se fait connaître comme militante responsable de la section locale du Parti travailliste sioniste et sera jusqu’en 1921 déléguée près de la section américaine du Congrès mondial juif. À cette date, elle émigre avec son mari, Morris Myerson, en Palestine et travaille au kibboutz de Merhavia; elle est alors en relation avec un groupe de pionniers (Ben Gourion, Levi Eshkol, Ben Zvi) qu’elle ne quittera plus. Dès 1924, elle rejoint la Histadrouth (Fédération générale du travail) et, en 1928, est nommée secrétaire de l’organisation féminine de celle-ci; de 1929 à 1946, elle travaillera au secrétariat général de la Fédération. Envoyée aux États-Unis pour y représenter la Histadrouth près de l’Organisation des femmes pionniers, elle y demeure de 1932 à 1934 puis revient en Palestine et entre au comité exécutif de la grande organisation syndicale. En 1936, elle travaille au département politique de la Histadrouth et voyage tant pour faire connaître le programme de celle-ci que pour collecter des fonds. Elle occupe différents postes: elle est déléguée auprès du Mapai, auprès de l’Organisation mondiale juive, enfin, en 1939, auprès du conseil chargé de gérer l’économie de guerre en Palestine. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle milite aux côtés de David ben Gourion pour assurer le «retour des Juifs à Sion» et l’avènement d’un socialisme proprement israélien; elle se fait connaître alors comme orateur et comme négociateur auprès des autorités britanniques. En 1946, lorsque Moshe Sharett, chef du département politique de l’Agence juive, et d’autres activistes sont arrêtés par les Britanniques, elle le remplace d’abord provisoirement et se bat pour faire libérer activistes et immigrés juifs internés. Devenue, après la démission de Sharett, chef du département politique de l’Agence juive pour la Palestine, elle se voit confier diverses missions d’importance: peu avant que Ben Gourion ne proclame la création de l’État d’Israël, elle est envoyée auprès de l’O.N.U. pour formuler un ultime plaidoyer en faveur de la reconnaissance d’un État juif de Palestine; de même, à deux reprises, au cours de la première guerre israélo-arabe en 1948, elle franchit les lignes de feu, et, déguisée en femme arabe, se rend près du roi ‘Abd All h de Jordanie pour négocier avec lui et le dissuader d’entrer en guerre aux côtés des autres forces arabes.Mme Myerson (qui vient d’hébraïser son nom en Meir) est nommée, dans le nouvel État d’Israël, ambassadeur à Moscou; le discours sioniste prononcé par Andreï Gromyko devant l’O.N.U. et l’émotion causée par la reconnaissance d’Israël expliquent l’accueil délirant qu’elle reçoit des Juifs soviétiques. Élue à la Knesset en 1949, elle devient ministre du Travail et, chargée également des Travaux publics, inaugure une politique de construction de logements pour les nouveaux immigrants. En juin 1956, elle remplace Moshe Sharett aux Affaires étrangères et doit affronter l’opposition des États-Unis face à la guerre du Sinaï. Pendant les dix années où elle conservera ce portefeuille, elle s’attachera à consolider les relations israélo-américaines et, durant l’été 1967, se félicitera ouvertement d’avoir joué la carte américaine et non celle de l’Europe, encore moins celle de la France, comme d’aucuns le demandaient. De 1966 à 1968, Golda Meir assure le secrétariat général du Mapai. Lors de la succession ouverte par la mort du Premier ministre Levi Eshkol en février 1969, les partis, cherchant un candidat de compromis, se tournent vers Golda Meir; sa désignation provoque des disputes d’ordre théologique, émanant en particulier du Parti national religieux, qui refusait qu’une femme devienne chef de gouvernement.Premier ministre, Golda Meir conserve le cabinet d’unité nationale qu’avait formé son prédécesseur, mais ne peut éviter en 1970 le retrait du parti Gahal lorsqu’elle accepte, par concession vis-à-vis des États-Unis, de retirer les troupes israéliennes de la zone du canal de Suez.Personnalité influente à laquelle il est difficile de s’opposer (Moshe Dayan lui-même éprouvera cette difficulté), Golda Meir voyage fréquemment et se rend à différentes reprises aux États-Unis; en mai 1972, elle rencontre à Bucarest le président Ceau ルescu; l’année suivante, elle participe à Paris à la réunion de l’Internationale socialiste, est reçue au Vatican et reçoit dans son pays le chancelier Willy Brandt. En octobre 1973, Israël doit affronter dans une guerre meurtrière les forces égyptiennes et syriennes soutenues par différents contingents de forces arabes. Le gouvernement de Golda Meir subit alors les attaques de la droite israélienne et les critiques des officiers supérieurs sur l’état d’impréparation du pays; les élections du 31 décembre reconduisent toutefois Golda Meir et son parti au pouvoir. En mars 1974, les critiques à l’adresse de Mme Meir et du général Dayan se faisant plus vives, le Premier ministre israélien remet la démission de son gouvernement un mois plus tard; le général Itzhak Rabin lui succède.
Encyclopédie Universelle. 2012.